Le concept d’économie circulaire, qui a été introduit en France avec la loi sur la croissance verte en 2015, se présente comme une alternative à l’économie linéaire, un modèle encore trop souvent dominant, responsable pour beaucoup de l’épuisement des ressources et de la dégradation de l’environnement.
L’économie circulaire part d’une observation qui ne fait plus débat : les ressources de la planète sont limitées. Partant de ce principe, il devient plus avisé de réparer, réutiliser ou recycler les composants plutôt que de les jeter après utilisation. « Les méthodes utilisées pour extraire des ressources jouent directement sur la production de déchets. Les processus de fabrication des produits influencent leur durée de vie. Quant au choix de les réparer ou non, il impacte l’environnement », développe Julien Lanners.
L’économie circulaire au service de l’éco-construction
Premier consommateur de matières premières non renouvelables et second émetteur de gaz à effet de serre après le Transport, le secteur de la construction doit procéder à un changement significatif pour s’inscrire dans la trajectoire nationale de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’objectif : réduire de 40 % les émissions de CO2 d'ici 2030 et se rapprocher de la neutralité carbone d’ici 2050.
Boostée par la règlementation environnementale, la RE2020, qui impose de prendre en compte les émissions d’un bâtiment sur l’ensemble de son cycle de vie, dès la construction, c’est tout le secteur du BTP qui opère sa mue. Et avec lui ses entreprises, qui intègrent de plus en plus l'économie circulaire dans leur stratégie.
Chez KONE, on n’a pas attendu la RE 2020 pour agir ! « Depuis les années 90, on travaille sur les questions de transition écologique. KONE est à ma connaissance le seul ascensoriste sur le marché français qui place l’économie circulaire au cœur de ses offres de modernisation ou de remplacement d’ascenseur », explique Julien Lanners.
« Nos ascenseurs ont l’impact carbone le plus bas de l’industrie ». Et force est de constater que les résultats sont là : KONE est l’ascensoriste qui, dans le monde, présente le meilleur Profil Environnemental Produit (PEP). Selon cet indicateur qui prend en compte les impacts générés par les équipements sur tout leur cycle de vie, KONE est 58 % moins impactant que la norme gouvernementale fixée en la matière.
90% des pièces des ascenseurs sont recyclées par KONE
Julien Lanners observe que « la crise énergétique actuelle renforce la prise de conscience ». Dans le cadre des concours et des appels d’offres, publics comme privés, il constate une forte croissance des demandes de clauses de garanties d’économie circulaire. Après une phase d’expérimentation, une offre spécifique a été conçue. Aujourd’hui, « nous sommes en capacité d’intégrer l’économie circulaire dans nos offres de remplacement ou de modernisation ».
Comment, concrètement, l’économie circulaire peut-elle être mise en œuvre sur le marché des ascenseurs ? « Certaines pièces clés comme la carte électronique ou le variateur de fréquence sont réemployées dans les ascenseurs. D’autres composants sont réutilisés dans des industries qui n’ont rien à voir. Les luminaires peuvent par exemple être utilisés pour l’éclairage des parkings, et les câbles de tractage pour entourer des troncs d’arbres. On donne une seconde vie aux organes de l'ascenseur. » Qu’advient-il alors des pièces restantes ? « Ce sont principalement les organes de sécurité comme les serrures, les limiteurs de vitesse… », explique Julien Lanners. « Celles-là sont recyclées dans le plus pur respect de la norme ISO 14001 dont KONE est certifié ».
L’économie circulaire, à la fois un coût et une opportunité
La perspective de seconde vie des pièces impacte-t-elle les méthodes de travail ? « Clairement », répond Julien Lanners. « Avant on découpait un ascenseur à la scie, ce qui empêchait le réemploi des matériaux. Aujourd’hui, le démontage se fait précautionneusement, au tournevis, de façon à maintenir les pièces en bon état. Ce démontage non destructif nécessite plus de temps et un savoir-faire différent ». Et de manière générale, un coût supplémentaire aussi.
Une fois collectées, les pièces sont mises à disposition sur une plateforme dédiée, une sorte de « Bon Coin » de l’économie circulaire. « L’enjeu est de trouver un débouché pour nos pièces, donc des acheteurs. Nous privilégions des partenaires d’envergure nationale, nous sommes dans une démarche industrielle », explique Julien Lanners. Pour le directeur commercial modernisation, cette démarche d’économie circulaire est amenée à se généraliser dans les années qui viennent.
Un marché mûr pour adopter l’économie circulaire
Car au-delà de l’impulsion de la RE2020, deux phénomènes y contribuent : d’une part, « le succès des plateformes comme Black Market ou Vinted dénotent un très clair intérêt vis-à-vis de l’économie circulaire, y compris auprès du grand public » ; ensuite, la nature même des ascenseurs, dont le parc a été largement renouvelé à la fin des années 90. « Les ascenseurs qui ont 25-30 ans fonctionnent bien et embarquent des technologies éco-efficientes. On s’oriente donc plus vers un marché de modernisation que de remplacement, ce qui est propice au réemploi », observe Julien Lanners.
Toutes les conditions seraient donc réunies pour une adoption massive de l’économie circulaire : « la société entière doit prendre conscience qu’il faut donner une seconde vie aux objets. L’économie circulaire, c’est une question d’état d’esprit. Les offres de reconditionnement des téléphones vont dans le bon sens. À nous aussi, d’impulser le mouvement ! ».