Qu’il s’agisse de construire, d’exploiter, de transformer ou de rénover des bureaux, des logements..., l’IA se fait peu à peu une place au soleil, améliorant des processus ou insufflant de nouveaux usages. Et ce, à toutes les étapes du cycle immobilier.
En phase de conception
Face à des cahiers des charges complexes, l’IA peut intervenir en appui des cabinets d’architectes, des bureaux d’étude et des maîtrises d’ouvrage dans l’exploration et l’exploitation de systèmes d’information géographiques, des bases de données techniques et des référentiels de matériaux. L’objectif étant de concilier des coûts maîtrisés et le respect des normes telles que la réglementation environnementale 2020.
Pour cela, l’intelligence artificielle « brasse » de grands volumes de données, issues de sources hétérogènes, et synthétise les possibilités en fonction des modes de construction, des matériaux utilisés et de leurs propriétés, de leurs coûts, ainsi que des données climatiques et de l’empreinte carbone (en phase de construction puis lors de l’exploitation des bâtiments).
Sur cet aspect justement, il est possible de générer des schémas d’optimisation des performances techniques des bâtiments (chauffage, climatisation, ventilation, éclairage) en faisant analyser par l’IA des données multi-sources : géographiques, climatiques, d’imagerie (lidar, satellite, drone).
L’intelligence artificielle se révèle aussi utile en phase d’étude des risques, en couplant des analyses réalisées in situ par des cabinets d’experts à des modèles prédictifs liés au dérèglement climatique et concernant par exemple les îlots de chaleur urbaine, les risques d’inondation, les mouvements des sols à la suite de cycles de sécheresses et de pluies diluviennes... Tout cela participe de la conception - réalisation de bâtiments plus « résilients ».
Durant la construction
Appliquée à la gestion des chantiers, l’IA facilite le pilotage des projets en anticipant les risques opérationnels et en optimisant les plannings, sur la base de données collectées sur le terrain et de modèles prédictifs. Ainsi, des plates-formes collaboratives utilisent l’apprentissage automatique (machine learning) pour mieux planifier l’intervention des corps de métier et des attributaires de lots.
Par ricochet, la prédiction des étapes (fondations, gros œuvre, second œuvre) et des délais s’affine, optimisant les calendriers de construction. Il est à noter que l’intelligence artificielle peut aussi s’appliquer à des chantiers de rénovation, à condition que les maîtres d’œuvre disposent des données détaillées sur l’état des bâtiments (matériaux, structures, vétusté).
En exploitation
Une fois les bâtiments construits, l’IA s’intègre dans des systèmes d’optimisation des parcs immobiliers. Pour cela, des capteurs connectés sont intégrés aux bâtiments. Associés à des interfaces de programmation (API), ces capteurs viennent alimenter des modèles d'intelligence artificielle déployés pour la gestion et la maintenance.
Les promoteurs immobiliers et les gestionnaires de parcs ont ainsi la possibilité de développer des applications complémentaires de « bâtiments intelligents », et de personnaliser la gestion technique des bâtiments.
Maintenance prédictive et connectivité
Alimentés par des capteurs connectés, des logiciels spécialisés aident à analyser et ajuster en temps réel les paramètres des bâtiments (ventilation, climatisation, chauffage, éclairage, ascenseurs, escalators), selon des éléments fixes (orientation du bâtiment, usages des résidents) et variables (saisons, conditions météorologiques, plages horaires). L’ensemble favorise la réduction de la consommation énergétique.
L’IA facilite aussi la maintenance prédictive. Des algorithmes, anticipent les risques de panne ou de dysfonctionnement d’équipements tels que les ascenseurs, escalators, systèmes d’éclairage et de chaleur… Ce type de maintenance va au-delà de la prévention, en indiquant, avec un taux d’erreur minime, quand devrait survenir un problème, en se fondant sur l’état de l’équipement à l’instant T et sur l’historique des incidents et de leurs causes (ainsi, les services connectés 24/7 de KONE anticipent les besoins des appareils et programment des interventions selon l’enjeu).
La maintenance prédictive peut aussi s’appliquer à la chaîne d’approvisionnement, en déterminant quand et où les pièces de rechange seront nécessaires pour assurer le bon fonctionnement des bâtiments.
Gestion financière
En croisant les données financières et opérationnelles, l’IA identifie des gains possibles tout au long du cycle de vie du bâtiment. Deux domaines sont particulièrement concernés : la maîtrise des consommations (électricité, gaz, eau) et la maintenance.
D’ores et déjà, des sociétés d’entretien immobilier se servent de l’IA pour analyser, par exemple, les dizaines de paramètres communiqués à chaque seconde par des ascenseurs connectés (vitesse de déplacement, vibrations, ouverture et fermeture des portes). Cette maintenance anticipée réduit de moitié les pannes, et prolonge de 20 % à 30 % la durée de vie des équipements…
En conclusion
L'intégration progressive de l'intelligence artificielle dans toutes les phases du cycle de vie des bâtiments est une transformation majeure pour le secteur de l'immobilier. Dans les années à venir, et grâce aux constantes évolutions technologiques, de nouvelles solutions innovantes émergeront, promettant d'améliorer considérablement l'optimisation des projets immobiliers, de leur conception à leur maintenance.