11 octobre 2018
Le nouveau Tribunal de Paris irradie littéralement la lumière - il s'agit d'une structure tout à fait exceptionnelle de 160 mètres de haut, qui tient fièrement son rang dans cette Ville Lumière qui s'enorgueillit de son caractère esthétique. Constituée de trois volumes superposés recouverts d'un verre éclatant, et située à proximité de la zone historique de la capitale, cette construction unique regroupe tous les tribunaux et instances judiciaires qui étaient jusqu'ici éparpillés dans la ville.
Il y a très peu de gratte-ciel dans la zone historique de la capitale française ; il a donc fallu faire appel à toutes les compétences techniques et esthétiques les plus pointues pour créer le Tribunal de Paris. C'est là qu'entre en scène Renzo Piano, concepteur du Shard à Londres et du centre culturel Beaubourg à Paris. Son projet de construction d'un vaste édifice à la fois baigné de lumière et extrêmement fonctionnel, impliquait d'associer un savoir-faire exceptionnel et une planification logistique millimétrée.
Un bâtiment ultra polyvalent aux multiples facettes
« Il allait falloir regrouper, dans un même bâtiment, des locaux aux fonctions très diverses tels que des salles d'audience, des zones sécurisées pour certains justiciables, mais également des zones accessibles au public », explique François-Xavier Dutac, responsable des travaux chez le constructeur Bouygues.
« Chacune de ces zones devait être conforme à des règlementations très différentes », ajoute-t-il. Ainsi, dans les locaux du tribunal lui-même, doivent pouvoir circuler des avocats, des juges, divers types de justiciables et bien d'autres personnes du grand public, tandis que les acteurs des services techniques - par exemple la maintenance ou la gestion des déchets - travaillent en toute discrétion et utilisent des voies totalement différents.
« Pour KONE, le défi consistait à permettre de contrôler ces flux de personnes de façon totalement sécurisée », explique Guillaume Fournier-Favre, Directeur général de KONE France. Son équipe s'est donc attelée à la conception puis à la construction des appareils permettant de se déplacer à la verticale dans la tour, tout en garantissant la sécurité - lors du transport de détenus, par exemple - ainsi que l'accessibilité tant pour le public en visite que pour les employés et collaborateurs des instances judiciaires travaillant au sein du tribunal.
« Pour pouvoir respecter le cahier des charges complexe - notamment : délais de construction serrés, environnement urbain dense - KONE a mis en œuvre toute la panoplie de ses compétences techniques », ajoute Mr Fournier-Favre.
À chaque phase sa solution
« Tout d'abord, nous avons installé un ascenseur de chantier KONE JumpLift™ qui nous a été très utile tout au long de la phase de construction en hauteur », précise-t-il. Le KONE Jump Lift, qui se déplace plus vite que les monte-charges extérieurs, est un ascenseur de chantier qui utilise la même gaine que les ascenseurs qui équiperont l'immeuble une fois sa construction terminée. Cela a permis de gagner énormément de temps de travail et de mettre en place plus rapidement les façades de l'immeuble. Car ces deux facteurs peuvent avoir des conséquences non négligeables sur les échéances à respecter dans le cadre d'un projet de cette envergure.
Afin de relever le défi inhérent aux différents types de personnes à transporter, nous avons installé un système sophistiqué de contrôle des destinations, appelé « KONE Destination Control », pour optimiser les déplacements. En outre, chaque ascenseur a été raccordé au central Sécurité de l'immeuble par le biais du système de surveillance KONE e-Link. « Comme il fallait que des détenus puissent se déplacer dans l'immeuble, certaines cabines d'ascenseur ont été spécialement adaptées », indique Mr Fournier-Favre.
« Nous avons mis au point des cabines dotées de deux compartiments, un pour les détenus et un pour les représentants de l'ordre, séparés par des barreaux ; cela leur permet de se déplacer à la verticale dans le bâtiment en toute sécurité », précise-t-il.
Résultat : un édifice soigneusement conçu et méticuleusement construit, au sein duquel fonctionnent 55 ascenseurs et escalators KONE permettant à près de 9000 personnes de circuler chaque jour dans le bâtiment. Pour ce projet, l'élément phare de l'équipement KONE est un ascenseur panoramique, totalement inédit, qui monte jusqu'au 30e étage en parcourant une distance de 110 mètres à la vitesse de 2,5 mètres par seconde. L'équipe KONE a étroitement collaboré avec Renzo Piano pour garantir que l'aspect fonctionnel de l'appareil reflétait parfaitement la vision de l'architecte.
« Non seulement il est unique au monde, mais il est particulier puisqu'il a été installé dans une gaine ouverte », indique Guillaume Fournier Favre. « La cabine est entièrement vitrée et bordée d'un cadre rouge. Elle a été assemblée dans les ateliers KONE à Hyvinkää, en Finlande, puis transportée et installée en une seule pièce directement dans la gaine. »
Pas de gaspillage, pas de besoins
Cet édifice novateur est également doté de caractéristiques environnementales de dernière génération, telles que des panneaux solaires, une isolation thermique sophistiquée, un système de recueil des eaux de pluie et un réseau de ventilation naturelle.
Cet aspect est essentiel pour François-Xavier Dutac qui estime qu'il est fondamental d'employer de telles solutions lors de la construction de n'importe quel bâtiment.
« Nous constatons souvent que les immeubles sur-équipés et sur-connectés doivent devenir de plus en plus rentables du point de vue énergétique », déclare-t-il.
Ces caractéristiques, couplées à des solutions telles que la technologie de recyclage de l'énergie avec système d'entraînement régénératif KONE, constituaient une part importante du projet lorsque nous avons abordé les objectifs de consommation d'énergie du bâtiment.
La tâche était monumentale - le résultat ne l'est pas moins. Le Tribunal de Paris est un véritable témoignage de l'osmose en la forme et la fonction, un témoignage qui s'élève haut au-dessus des immeubles parisiens.
« Ce type de projet est avant tout une aventure humaine », nous confie Guillaume Fournier-Favre. « D'aucuns disent qu'on ne contribue qu'à un projet de ce type dans toute une vie. »